« Avec l’épidémiologie populationnelle, nous avons commencé à mesurer les déterminants socio-économiques de la santé »
Quand elle émerge à la fin des années 1980, l’épidémiologie populationnelle reflète un changement profond des pratiques médicales. En résumé, on passe de l’expérience du clinicien au lit du patient comme seule référence à une pratique fondée sur les preuves scientifiques. À Genève, dans le domaine de l’épidémiologie populationnelle, cette transition se matérialise par un projet novateur : le Bus Santé. À travers un échantillon représentatif de la population, il permet de mesurer la santé des individus et de surveiller la prévalence de maladies chroniques silencieuses. La digitalisation a massivement augmenté, ces dernières années, la quantité de données qu’il est possible d’analyser. Avec un espoir : celui d’arriver à une santé populationnelle de précision qui éclaire les plans cantonaux et communaux de santé. Comment l’épidémiologie populationnelle est-elle née et comment a-t-elle évolué au cours des trente dernières années? Et quels en sont les enjeux actuels? Les réponses du Pr Idris Guessous, responsable de l’Unité d’épidémiologie populationnelle (UEP) des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) de 2009 à 2018, puis médecin-chef du Service de médecine de premier recours.